La Faune et la Flore de Manziat
2ème épisode
Histoire de la Blaye en Prairie
La Blaye désigne un ensemble de prés qui servaient de passage pour les foins et desservaient de nombreuses parcelles. Elle se composait de la Queue Saint-Martin, indivise avec la Fabrique Saint-Martin, la Serve, la Petite Blaye, la Grande Blaye, le Carrage ou la Queue de la Blaye et de deux entrées de prairie : Le Muselet vers l’actuelle D1 et le Passoir, à l’ouest de Chassagne et des Pinoux.
Par deux abergeages, en 1477 et en 1494, Philippe de Savoie, comte de Baugé et de Bresse, concéda la Blaye à la Fabrique de Manziat pour l’entretien de l’église et son luminaire. La vente des foins de la Blaye se faisait après les vêpres, au pied de la croix St-Jacques, sur la place publique.
A la Révolution, ces prés revinrent à la commune. Plus tard, la Fabrique (conseil économique de la paroisse), s’appuyant sur la donation de Philippe de Savoie, contesta cette propriété. En 1838, pour éviter un procès, la commune et la Fabrique s’entendirent pour partager la Blaye : la partie nord appelée la Petite Blaye revint à la commune et la partie sud, la Grande Blaye, à la Fabrique. Après la loi de Séparation de l’Église et de l’État, la grande Blaye fut attribuée à la commune.
La vente des foins de Chassagne avait lieu généralement le 1er dimanche de juin et celle de la Blaye le dimanche suivant. La qualité des foins de cette dernière étant bien moyenne, les enchères étaient souvent peu élevées, si ce n’est les années de pénuries. Il pouvait y avoir de grands écarts de prix d’une année à l’autre. Après l’enlèvement des foins, ces prés étaient soumis à la vaine pâture.
Un fossé longeait la Petite et la Grande Blaye, de la Serve jusqu’au Grand Fossé. Il était régulièrement entretenu.
Droit de Blayerie : redevance due au seigneur pour pouvoir faire paitre les bêtes sur sa propriété, après les foins ou les moissons.
Source : Les Amis du Patrimoine « Microtoponymes »
La chasse et la prairie
Au printemps et en été, lorsque la prairie est sèche, le lièvre apprécie cet espace. A l’automne, il est présent en début de chasse.
En hiver, le gibier d’eau est présent, principalement le colvert et plusieurs espèces de canards ; le vanneau, la bécassine, le courlis, et divers limicoles sont aussi de passage.
Le canard se chasse « à la levée » le long des fossés, ou « à la passe » le matin ou le soir. Lorsque la prairie est inondée, on le chasse « à la hutte » avec des appelants. Autrefois, on le chassait en « le chevalant » avec un bateau plat et on le tirait à la canardière.
Mais ces temps sont révolus, aujourd’hui on doit le tirer à la bille d’acier car le plomb est interdit en zone humide à cause du saturnisme.
Nous espérons que la prairie restera une zone préservée et naturelle.
Sources : Luc Ferrand
Pêche en prairie
Autrefois les poissons (carpes, tanches, poissons-chats etc.) apportaient un appoint non négligeable aux habitants du val de Saône pour leur nourriture. Pour les capturer les pêcheurs avaient recours à des moyens pas toujours légaux. La pêche la plus commune, car pratiquée toute l’année était la pêche à la trouble .Cet engin était constitué par une poche de filet attachée à un demi-cercle de bois d’environ 1,30m de diamètre confectionné en général avec une branche de noisetier soigneusement cintrée, auquel était ajustée un manche de bois d’une longueur au moins égale à la largeur du fossé. Le pécheur raclait le fond du fossé, bognait disait-on ; les poissons effarouchés s’empochaient dans le filet et il ne restait ensuite qu’à les cueillir L’opération était rendue plus efficace en présence de pêche conjuguée de plusieurs troubles.
Sources : Amis du patrimoine : la prairie
Création de la Commission
Par arrêté en date du 30 avril 1958, le Préfet autorisa l’institution d’une commission communale de remembrement à Manziat. Un des articles de l’arrêté demanda que soit établie une liste de dix exploitants, propriétaires ou non, susceptibles d’être désignés pour faire partie de cette commission.
Travaux connexes
Conjointement au remembrement fut décidé un ensemble de travaux en vue d’améliorer les conditions d’exploitation et d’assainissement de la prairie. Les chemins furent redressés et retracés avec 6 mètres de largeur. Ceux se situant aux endroits les plus humides furent empierrés avec du gravier extrait dans la Chassagne. Toutes les nouvelles parcelles y avaient accès. Certains chemins furent créés dont un fait communiquer Manziat (au nord de Chanfant) avec Asnières.
Quant aux fossés, ils furent rendus plus efficaces. Certains, comme le fossé des clôsures, sinueux à l’extrême, respectant sans doute les limites des parcelles d’antan, furent redressés facilitant l’écoulement direct. Tous furent curés et approfondis, surtout ceux qui absorbaient le plus d’eau : le Grand Fossé, une partie du Breuil, un tronçon de la rivière du sud.
Source : Les Amis du Patrimoine « La Prairie »